L’Étape du Tour, la plus iconique des épreuves cyclistes de masse, célèbre en 2018 ses vingt-cinq ans. Sur le tracé musclé de l’étape Annecy-Le Grand Bornand du Tour de France. Claude, l’un des fondateurs de routeandroots.com, s’est promis de prendre le départ, et d’aller au bout. Pas gagné ! Il pose de temps en temps son vélo pour raconter.
J-200. Déjà ? Je l’avais noté en rouge à la date du mardi 19 décembre. C’était mi-octobre. Nous y voilà. L’Étape du Tour, J-200. Challenge un peu dingo pour un cycliste ordinaire qui se promène entre les « trop » (d’années, de kilos) et les « pas assez », de kilomètres, de « be fit » tout court et peut-être même de niaque. J-200. On y est. Trop de kilos, pas assez de kilomètres. Toujours. Pareil. Et puis une grippe doublée d’une bronchite. Mais ça, c’est une affaire de quelques jours…
Entretemps, j’ai bien poussé le vice à me repasser cinq fois la vidéo de la reconnaissance du parcours de Franck Schleck et la Team Mavic. Puis de découvrir moi-même (en voiture) ce tracé qui tourne déjà dans quinze mille autres têtes. Je n’avais jamais pris la montée des Glières, ni celle de Cluses à Romme. Ç’avait déjà neigé là-haut. Je connais la montagne et les plus grands cols du Tour de France, ç’a même été mon métier de les raconter. Plus rarement en situation de devoir les gravir. Alors Glières et Romme, oui, sont deux abominations pour mon tout petit niveau. J’en dirai davantage, et beaucoup de mal sans doute, au printemps, me suis promis de les attaquer. Un à la fois, on verra ensuite. Sans oublier La Croix-Fry ni La Colombière versant nord, autre belle vacherie au bout de 150 kilomètres. Ni même le petit col des Fleuries, qui se cache à mi-parcours, de l’autre côté des Glières.J-200. Va falloir faire avec. Rouler mais pas que. Ne plus tomber dans la marmite à fondue, surveiller les assiettes mais pas que, ne s’offrir un verre de bon vin qu’à titre de récompense mais pas tous les jours, la délicieuse petite bière que lorsqu’on s’est vraiment bien donné. Oui, même pendant les Fêtes. Surtout pendant les Fêtes. Arrêter le sucré, toute de suite, même le combo gaufre-vin chaud, mon goûter montagnard préféré. J’en rêverai le 8 juillet en montant les Glières, ça m’emmènera ailleurs. Tant pis si le soleil cogne.
Rouler, ici ou là. Où je me trouverai, moi le nomade. Dans Paris, au bout de ma Bretagne, en montagne, ailleurs. Sur les pavés de Paris-Roubaix –c’estcalé avec Yves, mon teammate de routeandroots.com, début avril-, peut-être au Gran Fondo New-York ou celui de Rome, en mai. J-200. Ça va être juste.
Vous vous demandez et n’avez pas tort: pourquoi alors L’Étape du Tour ? Pour plein de petites raisons qui font qu’additionnées, on en oublie le rationnel. Parce que rédacteur en chef de Vélo Magazine dans les années 90, j’ai eu le privilège d’être l’un des co-fondateurs de L’Étape et qu’un quart de siècle tout rond -première édition en 1993- est un bel anniversaire. Parce que perso, j’en ai un autre, de bel anniversaire, à fêter en 2018. Et puis parce que. J-200, c’est trop tard de toute façon. Feu vert du cardiologue. Alors j’y vais, sans plus tarder. Rouler. S’équiper contre le froid. S’éclairer, la pénombre est là. Rouler en pensant aux Glières. On peut plus reculer.
La suite du #challenge60 sur Instagram #routeandroots. Sans gaufre ni vin chaud. Et ici, à J-170.